Depuis quand existe la conduite accompagnée en France ? Histoire, dates et règles en 2025

L’apprentissage anticipé de la conduite (AAC), plus connu sous le nom de conduite accompagnée, est une formule de formation plébiscitée en France. Mais depuis quand existe la conduite accompagnée ? Son histoire officielle commence avec un arrêté clé du 14 décembre 1990, mais ses premières expérimentations remontent à 1987.

Ce guide complet retrace l’histoire de cette formule d’apprentissage, détaille son fonctionnement et ses règles en 2025, et explore tous ses avantages pour le jeune conducteur.

L’histoire de la conduite accompagnée : des débuts à aujourd’hui

Pour bien comprendre le succès et la pertinence de l’AAC aujourd’hui, un retour sur les origines de sa mise en place est essentiel.

1987-1990 : Naissance et évolutions clés de l’AAC

Face à la forte mortalité routière des jeunes conducteurs dans les années 80, l’idée d’un apprentissage plus long a émergé, poussée par le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) et les acteurs de la prévention routière. Après des expérimentations lancées en 1987 pour améliorer la formation pratique, l’arrêté du 14 décembre 1990 a officialisé et généralisé l’Apprentissage Anticipé de la Conduite (AAC) sur tout le territoire national.

Depuis, le dispositif a continué d’évoluer pour être plus accessible, avec deux réformes majeures : l’abaissement de l’âge d’inscription à 15 ans en 2014 et, depuis 2019, la possibilité de se présenter à l’examen pratique dès 17 ans (au lieu de 17 ans et demi).

Extrait de l’arrêté de 1990 : « La phase de conduite accompagnée… permet à l’élève d’acquérir une expérience de la conduite sous le contrôle et avec les conseils d’un accompagnateur. »

La conduite accompagnée aujourd’hui : comment ça marche ?

Le fonctionnement de l’AAC est un parcours précis qui combine formation en auto-école et expérience sur la route.

Quel est l’âge minimum et les prérequis pour l’élève ?

L’âge minimum pour commencer l’apprentissage anticipé de la conduite est de 15 ans. Le candidat doit avoir obtenu l’accord de son représentant légal et de l’assurance du véhicule. Un contrôle médical d’aptitude à la conduite peut être requis dans certaines situations spécifiques (par exemple, pour certains handicaps), mais il n’est pas systématique pour s’inscrire à cette filière.

Comment se déroule l’apprentissage anticipé à la conduite ? Les 3 étapes clés

Le parcours de l’apprentissage anticipé se divise en trois grandes étapes :

1. La formation initiale : L’élève doit d’abord réussir l’épreuve théorique générale (l’ETG, ou Code de la route). Il suit ensuite une formation pratique en auto-école d’un minimum de 20 heures (ou 13h sur boîte automatique). Cette première phase est validée par l’attestation de fin de formation initiale (AFFI).
2. La période de conduite accompagnée : L’apprenti conducteur doit conduire au minimum 3 000 km sur une durée d’au moins un an, aux côtés d’un accompagnateur. Cette période est consignée dans un livret d’apprentissage. Il devra suivre au moins deux rendez-vous pédagogiques avec l’enseignant et l’accompagnateur. Ils servent à faire le point sur la progression et à aborder des thèmes de sensibilisation à la sécurité routière (vitesse, alcoolémie, partage de la route…).
3. L’examen du permis de conduire : avant le début de l’épreuve, l’inspecteur veille à la bonne tenue du livret d’apprentissage et au respect des règles de conduite accompagnée.

Quelles sont les conditions requises pour devenir accompagnateur en conduite accompagnée ?

Pour être accompagnateur, il ne suffit pas d’être volontaire. La personne doit remplir plusieurs conditions strictes :

• Être titulaire du permis B (permis voiture) depuis au moins 5 ans sans interruption.
• Avoir obtenu l’accord de son assurance auto. Cela se matérialise par une extension de garantie gratuite sur le contrat du ou des véhicules utilisés.
• Ne pas avoir fait l’objet d’une annulation ou d’une suspension de son permis de conduire dans les 5 années précédentes.

Les règles à respecter pendant la période de conduite (vitesse, alcool, etc.)

Le jeune conducteur en AAC n’est pas un conducteur comme les autres. Il doit respecter des règles strictes :

• Les limitations de vitesse : La vitesse est limitée pour lui (110 km/h sur autoroute au lieu de 130, 100 km/h sur les routes à 2×2 voies, 80 km/h sur les autres routes).
• Le disque AAC : Le véhicule doit porter le disque « Conduite Accompagnée » à l’arrière et à gauche.
• Le territoire : La conduite n’est autorisée que sur le territoire national (interdite à l’étranger).
• L’alcoolémie : Le taux d’alcoolémie autorisé est de 0,2g/l (zéro tolérance, comme pour tout permis probatoire).

Quels sont les avantages de la conduite accompagnée ?

Choisir l’AAC est une stratégie gagnante qui offre de multiples avantages pour l’obtention du permis.

Période probatoire de 2 ans et avantages sur l’assurance

Un avantage majeur concerne la période probatoire. Pour un jeune conducteur de la filière traditionnelle, elle est de 3 ans. Grâce à l’AAC, cette durée est réduite à 2 ans seulement. L’acquisition des 12 points du permis à points est donc plus rapide.

De plus, les compagnies d’assurance auto récompensent cette formation en réduisant la surprime « jeune conducteur« , ce qui allège le coût de la première assurance.

Selon l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), les conducteurs novices issus de la conduite accompagnée présentent un risque d’implication dans un accident durant la première année de permis inférieur d’environ 20–30 % par rapport aux novices formés par la filière traditionnelle.